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| Colette Magny, qui se chantait elle-même comme "un tout petit pachyderme de sexe féminin", vivait sa création artistique en état d'urgence. Trente années d'écriture, de recherches musicales et littéraires, de marginalité délibérée avec dans le coeur, son poing, sa colère géante et son génie. Le 12 juin 1997 à Villefranche de Rouergue, cette chanteuse hors normes nous quittait, à l'âge de soixante et onze ans. Elle en avait ras la trompe. Dix ans après, son chant-cri résonne encore comme une urgence. Elle commence la chanson à l'âge de 36 ans et aborde des thèmes peu porteurs dans le monde du spectacle : le racisme, le nucléaire, l'indifférence, l'écologie, les hommages aux peuples opprimés et qui luttent, les guerres anti-impérialistes, et tant d'autres encore. Très influencée par le jazz, Colette Magny a été accompagné par le guitariste noir américain Mickey Baker, mais également par l'accordéoniste Lino Léonardi. C. Magny aimait mixer des textes et des documents sonores au sein de ses chansons, créant un style nouveau et unique. Lancée dans le jazz le plus free, le rock progressif, l'improvisation bouillonnante, ou les ballades les plus nues, elle passait des chansons pour Titine bluesy à des imprécations contre la guerre du Vietnam ou du Chili, avec de terribles témoignages en chansons. Elle se mêlait aux forces vives du jazz (Workshop de Lyon, Texier, Raymond Boni, François Tusques....). "Dans la famille coup de poing, Ferré c’est le père, Ribeiro la fille, Lavilliers le fils. Et moi la mère !". Cette mamma du blues, à la voix puissante et orageuse, qui explore des sentiers musicaux surprenants, intelligents impose le respect. Toute sa vie, elle aura été censurée par les faiseurs d’émissions musicales. Trop dérangeante ! Et c’est vrai que c’est une grande gueule, qui ne se prive jamais de dire tout haut ce qu’elle pense : "La vérité, c’est chez moi un désir quasi morbide. Seule la vérité est révolutionnaire. Je ne supporte pas le mensonge." Voix cri, voix blues, voix vérité, Colette Magny la contestataire de l'ordre établi quand il y a injustice, remet en cause nos certitudes, défend des causes comme celle des "Black Panthers" ou des peuples opprimés. Magny chante l'homme, la révolte, la tête haute sans jamais baisser la garde. Authentique et entière, elle l'est toujours restée malgré les critiques et les quolibets, la censure et l'ignorance, pour être cette grande dame de la chanson française trop souvent oubliée.
Le répertoire 1 - Les gens de la moyenne (C. Magny) album : VIETNAM 67 2 - Frappe ton coeur (tchekov, mussset, J.Christ, Dostoïewsky / C. Magny) FRAPPE TON COEUR 3 - La Panade (C. Magny / Jean Mereu) TRANSIT 4 - Rosa de l'amour et des jardins : chanson-hommage à Rosa Luxembourg (C. M.) KEVORK 5 - Fils de Bahia (C. M. / Michel Precastelli) KEVORK 6 - J'ai le tournis (C. M. / M. P.) INEDITS 91 7 - Le ventre blanc du corbeau (C. M. / M. P.) INEDITS 91 8 - La Danse des écus (C. M. / M. P.) KEVORK 9 - Les multinationales déboisent (C. M. / M. P.) KEVORK 10 - Co-opération (sartre, suarrez, carlïle, Alain / C. Magny) MELECOTON 11 - Je rase les murs (C. M.) PENA CONGA 12 - L'Exil (C. M.) KEVORK 13 - Le Pachyderme (C. M.) TRANSIT (en son off...) 14 - Blues Ras-la-trompe (C. M.) TRANSIT 15 - Mélocoton (C. M.) INEDITS 91 16 - El Aparecido : chanson-hommage à Che Guevara (Victor Jara) INEDITS et INTROUVABLES 17 - L'écolier soldat (C. M.) MAI 68 18 - Danse (C. M.) INEDITS et INTROUVABLES 19 - Extrait de l'album " Visage-Village " (C.M.) fin. 20 - La terre acquise (C. M.) INEDITS 91 rappel 21 - L'église de Taban (Pablo Neruda / C. Magny) FEU ET RYTHME rappel Nous travaillerons aussi sur un texte de Jean Marc Le bihan écrit le jour de la disparition de Colette Magny, en improvisation... |
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