UNE


RESUME


2ème PARTIE


GIORDANNO BRUNO


LA PRESSE



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théâtre

L'éloge de l'âne

ou la vie brulée de Giordano Bruno

Compagnie Michel Vericel




© Christian Ganet

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Extraits de presse


Libération - René Solis

Vericel, l’âne sœur de Bruno

Dans “l’Éloge de l’ane”, Michel Vericel braie à merveille pour rendre hommage au philosophe brûlé par l’Inquisition en 1600. "C’est sous le signe de l’âne que Michel Vericel a placé le spectacle qu’il consacre à Giordano Bruno, brûlé par l’Inquisition à l’aube du dix-septième siècle. Son Éloge de l’âne emprunte à Bruno lui-même, dont l’un des ouvrages raconte la Cabale du cheval Pégase accompagné de l’âne d’Arcadie. Un âne dont la nature, chez Bruno, est double. À la "sainte asinité", assimilée à la bêtise des prélats et à leur propension à prendre les fidèles pour des imbéciles, Bruno oppose une asinité positive, faite de labeur, de tolérance et de modestie.

On ne saurait trop conseiller aux amis des ânes, aux philosophes de tous poils et aux amoureux du théâtre en général d’aller passer une heure et demie ../…en compagnie de Michel Vericel, animal solitaire et tenace. Metteur en scène et interprète de ce monologue, il est aussi l’auteur du montage des textes. Qui empruntent à Bruno, bien sûr, mais aussi à Nuccio Ordine, Jean Rocchi, Brecht et Shakespeare. Sans compter Vericel lui-même..../… Son spectacle, divisé en trois nuits, rend donc hommage à la figure du philosophe libre penseur, capable d’imaginer la diversité de l’univers et la non-fixité des astres, de concevoir le monde de l’atome à l’infini. Capable aussi de s’opposer jusqu’au bout à ses accusateurs : deux mois avant de mourir et malgré les tortures, il déclarait "qu’il ne devait, ni ne voulait venir à la résipiscence, qu’il n’avait rien à regretter… qu’il ne comprenait même pas ce qu’il avait à abjurer".


"C’est sous le signe de l’âne que Michel Vericel a placé le spectacle qu’il consacre à Giordano Bruno, brûlé par l’Inquisition à l’aube du dix-septième siècle. Son Éloge de l’âne emprunte à Bruno lui-même, dont l’un des ouvrages raconte la Cabale du cheval Pégase accompagné de l’âne d’Arcadie. Un âne dont la nature, chez Bruno, est double. À la "sainte asinité", assimilée à la bêtise des prélats et à leur propension à prendre les fidèles pour des imbéciles, Bruno oppose une asinité positive, faite de labeur, de tolérance et de modestie.

On ne saurait trop conseiller aux amis des ânes, aux philosophes de tous poils et aux amoureux du théâtre en général d’aller passer une heure et demie rue Quincampois en compagnie de Michel Vericel, animal solitaire et tenace. Metteur en scène et interprète de ce monologue, il est aussi l’auteur du montage des textes. Qui empruntent à Bruno, bien sûr, mais aussi à Nuccio Ordine, Jean Rocchi, Brecht et Shakespeare. Sans compter Vericel lui-même. Une fracture de la cheville à quelques jours de la première ne l’a pas fait dévier de son but.

Installé à Lyon, animateur de la compagnie qui porte son nom, Michel Vericel est un habitué des soliloques depuis le Journal d’un fou en 1989, jusqu’à un Diogène, tranches de vie il y a deux ans. Cette fois son spectacle, divisé en trois nuits, rend donc hommage à la figure du philosophe libre penseur, capable d’imaginer la diversité de l’univers et la non-fixité des astres, de concevoir le monde de l’atome à l’infini. Capable aussi de s’opposer jusqu’au bout à ses accusateurs : deux mois avant de mourir et malgré les tortures, il déclarait "qu’il ne devait, ni ne voulait venir à la résipiscence, qu’il n’avait rien à regretter… qu’il ne comprenait même pas ce qu’il avait à abjurer".

Rien de moins aride que cette leçon de philosophie. D’abord parce que Vericel la nourrit d’anecdotes, d’épisodes biographiques, de dialogues avec des inquisiteurs en voix off, et de digressions sur le sexe — où il apparaît que, grand amateur de femmes, Bruno ne dédaignait pas non plus les jeunes gens. Mais surtout parce que c’est peu dire que l’acteur s’incarne dans son personnage. Il rejoint l’arène : un cercle de terre avec sur le côté une tête d’âne mort et en son centre le tas de livres qui sera brûlé avec lui. Il est vêtu d’une mauvaise chemise et d’une culotte en guenilles, clochard tonsuré et morveux, entièrement occupé de lui-même. Le texte sort du plus profond, comme s’il n’avait jamais été appris. Ou comme une illustration des théories de Bruno sur la mnémotechnie. Seul en scène, Vericel ne joue pas avec le public : il l’aspire, il l’avale. Il n’y a pas en lui l’ombre d’une coquetterie, d’un clin d’œil. Seul au monde et habité — pas loin de l’étrangeté d’un Serge Merlin — il n’évolue pas pour autant sur un seul registre. Il vitupère, s’amuse, crie, chuchote ; il imite, minaude, se tait. Il se gratte, se mouche, transpire, se crispe, rigole. Et cette figure volontairement enlaidie, ce corps qui se refuse à tout effort de séduction, deviennent beaux. Impossible de ne pas entrer en sympathie avec un personnage à ce point décidé à penser par lui-même. Et avec un acteur pas fait pour les compromis. De plus en plus lumineux à mesure qu’il s’enfonce dans la nuit, Vericel emporte Bruno sur son dos, âne cosmique à la poursuite de Pégase ".