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théâtre
un petit décalage
d’après “Le dîner de moules” de Brigit Vanderbeke
la presse
La Presse


Magali Bonat donne corps, dans " Un petit décalage ", à une adaptation jubilatoire du " dîner de moules " de Birgit Vanderbeke. Une performance d’actrice éblouissante.
Seule en scène, dans son manteau rouge, Magali Bonat s’avance vers le public. Autour d’elle, un piano droit et quelques meubles emmaillotés et ficelés tiennent lieu de décor. Avec sa voix sombre et sonore, une intonation d’adolescente sauvage, elle évoque ce dîner où sa vie a basculé. Sa mère, institutrice, son frère, un mollasson, subissent comme elle la loi d’un père rigoureux et exigeant. Un homme hanté par la misère et le désir de réussite sociale. Ils l’attendent devant les moules frites.
Comme tous les soirs, la mère a fardé son visage fatigué, les enfants ont fait leurs devoirs. L’attente se prolonge. Les questions surgissent. Les souvenirs aussi. Des souvenirs sombres alignés comme autant de souffrances intérieures subies par ces trois personnages.
Dans " Le dîner de moules ", Birgit Vanderbeke brosse un portrait corrosif d’une famille soumise à la figure tutélaire du père. Terreur et humour sont au rendez-vous d’" Un petit décalage ", adaptation pour la scène réalisée par Claire de Oliveira.
Ce texte, Laurent Vercelletto s’en saisit pour le confier à Magali Bonat. Il signe une mise en scène sobre et efficace, qui s’appuie sur le talent dramatique de la jeune comédienne. Pendant plus d’une heure trente, elle éclaire les zones d’ombres, ouvre les placards pour mettre à jour les cadavres d’une famille perturbée, comme assignée à une morale qu’elle ne partage pas.
On suit son exploration avec intérêt, une curiosité presque malsaine. Au bout du voyage laisse entrevoir les fissures, les frustrations, la haine mais aussi l’amour qui unit ce clan qui nous est devenu familier.
C’est peu dire que Magali Bonat déploie une énergie et un talent qui forcent l’admiration. Elle porte le spectacle sur ses épaules solides, comme un défi lancé au public et à elle-même. Un défi dont elle sort vainqueur pour notre plus grand plaisir.

Antonio Mafra - LE PROGRES - Famille, je te hais - Dimanche 8 décembre 2002


(…) Pour mettre en scène ce formidable " Dîner de moules " assaisonné au vitriol par Birgit Vanderbeke, Laurent Vercelletto a misé d’abord, et il a bien fait, sur les exceptionnelles qualités de comédienne de Magali Bonat. Dans un décor " d’après guerre " (meubles emballés à la Christo comme autant de clins d’œil au Reichtag à l’ombre duquel a grandi l’auteur), elle est là, seule, debout dans son méchant petit manteau (chaperon) rouge, et va d’emblée captiver son auditoire. Entre gouaille et rocaille, en suspens toujours, prête à bondir et bondissant à l’occasion comme un chat sur le piano fermé, elle dit le cynisme et la violence inouïe, sous ses aspects polis, du père " pourrisseur d’ambiance ", les révoltantes " transformations " au rouge à lèvres de sa mère juste avant qu’il ne rentre, ses terreurs d’enfant… Elle raconte aussi l’histoire de ce petit décalage de rien qui a un soir fait tout basculer… Un mystère. Qu’on emporte.

Marielle Créac’h - LYON POCHE - Comme un chat - Mercredi 11 décembre 2002


(…) Magali Bonat, qui interprète l’adaptation de ce roman, restitue parfaitement sa progression inéluctable. Sans effets ostentatoires, dans une mise en scène sobre de Laurent Vercelletto, elle se glisse dans les mots de la romancière comme dans des habits à sa mesure. Du coup, notre attention se trouve happée par cette confession d’une fille qui a décidé d’arrêter de jouer la comédie de la famille unie, pour dévoiler l’amère réalité tapie sous les apparences de la normalité. Saisissant.

Nicolas Blondeau - LYON CAPITALE - Notre père qui êtes odieux - Mercredi 11 décembre 2002