| | Peintures de René Baumer : Lumière et ténèbres ouverture de lexposition : les 12, 13 ,14, 17, 18, 19, 20 octobre de 14h00 à 19h00 Vernissage : le 13 octobre à 18h00 | | Peintures René Baumer lumière et ténèbres Outre Lautoportrait de 1941 et deux uvres (1942) qui donnent une image bucolique de la ville de Vaulx-en-Velin, nous avons choisi de montrer quelques huiles sur toile, toutes faites à partir de 1946. Nous observons dans luvre de René Baumer quelques tentations qui le situent dans son temps. On retrouve les influences du cubisme, de Picasso (clowns équestres) ou de Fernand Léger (lhorloger). Robert Delaunay (valse de Vienne) semble être une source plus avantageuse. Cependant sa tendance naturelle à la couleur lemmènera sur les chemins de Lurçat. Son talent de coloriste ne suffira pas à "séduire les soyeux lyonnais pourtant à lépoque en manque dinspirations". Cependant sans besoin particulier puisque professeur, il tisse avec son pinceau, fil après fil, comme une expérience du renouveau des personnages protéiformes et fait éclore des tâches de couleurs désespérées. Il semble que cest bien autour de cette liberté retrouvée que René Baumer tentera jusquà sa mort de renouer avec la vie. Au contraire des toiles davant-guerre toutes ses compositions tournent autour du centre de la toile. Lartiste attire lil vers ce point toujours auréolé de lumière, livre-t-il un combat contre cette obscurité qui lenvahit ? Ses personnages décharnés tentent de recouvrer la vie. Cest peut-être la question fondamentale qui surgit ici car lhomme est paradoxalement absent de luvre peinte. Lorsquil est symboliquement présent, (palette ; masque
), On le voit noué, torturé, décharné, comme un vieil arbre foudroyé. Souvenir, expérience concentrationnaire des camps ? Les plantes sinsinuent dans les moindres recoins de la toile. Et si cette permanence du végétal permet à lhumain déclore, il nen reste pas moins seul. Isolés ces arbres tordus, ces poissons des profondeurs, ces humains recroquevillés ou ces oiseaux emplumés sont seuls. On notera en surimpression des fleurs sans tige - taches de couleurs primaires - qui poussent sur de vieux troncs secs et morts. Une façon peut-être de cacher la sécheresse qui consume lartiste. Cette vie colorée nest pourtant pas insufflée, elle est apportée par petites touches saturées. Crie-t-il ainsi les atrocités vécues? Chaque toile ne semble terminée que lorsquelle est recouverte dune multitude de circonvolutions apparemment désordonnées qui nourrissent lensemble. Comme si ces traces étaient la trame de la toile. Le regard peut alors sévader, quitter le centre du sujet, suivre son chemin. Donner la vie à ce qui reste caché, en suspens
Si nous clôturons cette exposition par le portrait "le vieil alsacien" cest bien parce que le peintre est là dans toute sa présence, dhomme, dartiste tentant de conjurer la douleur. Lexpérience des camps semble ressurgir dans ce dernier auto-portait avec toute sa puissance, sa violence. Comme si seule la mort pouvait apporter délivrance, libération de la douleur enfouie. Ce portrait finalement permet à lartiste de recouvrer la liberté tellement recherchée. | RENE BAUMER (1906 1982) Une mise en perspective Conséquence de la Seconde Guerre mondiale, luvre picturale de René Baumer, commençée à Vaulx-en- Velin (Rhône), dans un esprit naturaliste, sinscrit dans la tourmente créative de limmédiate après-guerre. uvre dun homme ayant résisté au régime nazi, au point den subir la déportation, elle na pu ignorer cette expérience. Indépendant, il ne sest jamais plié aux dogmes des mouvements picturaux de son temps. Tout au plus sest-il servi dun état desprit pour accroître son pouvoir dexpression. Ainsi, il nhésite pas à associer, sur la même toile, les techniques inspirées par le cubisme, le futurisme ou lexpressionnisme tout en préservant leur unité. Les grandes toiles figuratives de sa première période, toutes empreintes de symbolisme, telles "La guerre" (1956) "Crucifixion" (1960) où "Les cavaliers de lApocalypse" (1968) en sont de parfaits exemples. Vers les années 70, soit une dizaine dannées avant sa mort, il "revisite" les thèmes principaux de son uvre sous la vision de labstraction décorative. Il entreprend une introspection qui lamène à exacerber la couleur de ses toiles. Sans doute cherche-t-il à embellir son univers mental quune proche vieillesse assombrit. Ainsi naissent les "séries" de tableaux. Composant un monde végétal essentiellement décoratif, elles sont, souvent, peuplées dhommes-arbres décharnés. Est-ce un rappel du passé ? Leur présence souligne une de ses convictions qui lui a fait écrire "lhomme est engendré par la terre, vit par elle avant dêtre dévoré par elle". Son uvre se marginalise, alors, au regard des expériences avant-gardistes de ces années là au point de devenir une sorte dautobiographie picturale. Développant une activité multiple (compétiteur en lutte libre, sculpteur, peintre) , René Baumer a toujours ressenti le besoin de prolonger son uvre picturale par lécrit. Outre son journal, tenu de 1945 à sa mort et son récit de déportation, publié en 2004, par les éditions BGA Permezel sous le titre "La misère aux yeux de fou", il est lauteur de deux romans et dune dizaine de nouvelles, la plupart inédits. Une de ces nouvelles, "Le tambour-major", fût écrite en 1941 à Vaulx-en-Velin. | | | Toutes les infos, et toutes les toiles sur http://www.renebaumer.free.fr
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