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saison 2005 - 2006









Liberté retrouvée

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Approches &
découvertes

Exposition
René Baumer




Peintures de René Baumer :

“Lumière et ténèbres”


ouverture de l’exposition :

les 12, 13 ,14, 17, 18, 19, 20 octobre

de 14h00 à 19h00


Vernissage :

le 13 octobre à 18h00



Peintures René Baumer
lumière et ténèbres

Outre L’autoportrait de 1941 et deux œuvres (1942) qui donnent une image bucolique de la ville de Vaulx-en-Velin, nous avons choisi de montrer quelques huiles sur toile, toutes faites à partir de 1946.
Nous observons dans l’œuvre de René Baumer quelques tentations qui le situent dans son temps. On retrouve les influences du cubisme, de Picasso (clowns équestres) ou de Fernand Léger (l’horloger). Robert Delaunay (valse de Vienne) semble être une source plus avantageuse. Cependant sa tendance naturelle à la couleur l’emmènera sur les chemins de Lurçat. Son talent de coloriste ne suffira pas à "séduire les soyeux lyonnais pourtant à l’époque en manque d’inspirations". Cependant sans besoin particulier puisque professeur, il tisse avec son pinceau, fil après fil, comme une expérience du renouveau des personnages protéiformes et fait éclore des tâches de couleurs désespérées.
Il semble que c’est bien autour de cette liberté retrouvée que René Baumer tentera jusqu’à sa mort de renouer avec la vie. Au contraire des toiles d’avant-guerre toutes ses compositions tournent autour du centre de la toile. L’artiste attire l’œil vers ce point toujours auréolé de lumière, livre-t-il un combat contre cette obscurité qui l’envahit ?
Ses personnages décharnés tentent de recouvrer la vie. C’est peut-être la question fondamentale qui surgit ici car l’homme est paradoxalement absent de l’œuvre peinte. Lorsqu’il est symboliquement présent, (palette ; masque…), On le voit noué, torturé, décharné, comme un vieil arbre foudroyé. Souvenir, expérience concentrationnaire des camps ?
Les plantes s’insinuent dans les moindres recoins de la toile. Et si cette permanence du végétal permet à l’humain d’éclore, il n’en reste pas moins seul. Isolés ces arbres tordus, ces poissons des profondeurs, ces humains recroquevillés ou ces oiseaux emplumés sont seuls. On notera en surimpression des fleurs sans tige - taches de couleurs primaires - qui poussent sur de vieux troncs secs et morts. Une façon peut-être de cacher la sécheresse qui consume l’artiste. Cette vie colorée n’est pourtant pas insufflée, elle est apportée par petites touches saturées. Crie-t-il ainsi les atrocités vécues?
Chaque toile ne semble terminée que lorsqu’elle est recouverte d’une multitude de circonvolutions apparemment désordonnées qui nourrissent l’ensemble. Comme si ces traces étaient la trame de la toile. Le regard peut alors s’évader, quitter le centre du sujet, suivre son chemin. Donner la vie à ce qui reste caché, en suspens…
Si nous clôturons cette exposition par le portrait "le vieil alsacien" c’est bien parce que le peintre est là dans toute sa présence, d’homme, d’artiste tentant de conjurer la douleur. L’expérience des camps semble ressurgir dans ce dernier auto-portait avec toute sa puissance, sa violence. Comme si seule la mort pouvait apporter délivrance, libération de la douleur enfouie. Ce portrait finalement permet à l’artiste de recouvrer la liberté tellement recherchée.

Bernard Fontaine


RENE BAUMER (1906 – 1982)

Une mise en perspective

Conséquence de la Seconde Guerre mondiale, l’œuvre picturale de René Baumer, commençée à Vaulx-en- Velin (Rhône), dans un esprit naturaliste, s’inscrit dans la tourmente créative de l’immédiate après-guerre. Œuvre d’un homme ayant résisté au régime nazi, au point d’en subir la déportation, elle n’a pu ignorer cette expérience.
Indépendant, il ne s’est jamais plié aux dogmes des mouvements picturaux de son temps. Tout au plus s’est-il servi d’un état d’esprit pour accroître son pouvoir d’expression. Ainsi, il n’hésite pas à associer, sur la même toile, les techniques inspirées par le cubisme, le futurisme ou l’expressionnisme tout en préservant leur unité. Les grandes toiles figuratives de sa première période, toutes empreintes de symbolisme, telles "La guerre" (1956) "Crucifixion" (1960) où "Les cavaliers de l’Apocalypse" (1968) en sont de parfaits exemples.
Vers les années 70, soit une dizaine d’années avant sa mort, il "revisite" les thèmes principaux de son œuvre sous la vision de l’abstraction décorative. Il entreprend une introspection qui l’amène à exacerber la couleur de ses toiles. Sans doute cherche-t-il à embellir son univers mental qu’une proche vieillesse assombrit. Ainsi naissent les "séries" de tableaux.
Composant un monde végétal essentiellement décoratif, elles sont, souvent, peuplées d’hommes-arbres décharnés. Est-ce un rappel du passé ? Leur présence souligne une de ses convictions qui lui a fait écrire "l’homme est engendré par la terre, vit par elle avant d’être dévoré par elle". Son œuvre se marginalise, alors, au regard des expériences avant-gardistes de ces années là au point de devenir une sorte d’autobiographie picturale.
Développant une activité multiple (compétiteur en lutte libre, sculpteur, peintre) , René Baumer a toujours ressenti le besoin de prolonger son œuvre picturale par l’écrit. Outre son journal, tenu de 1945 à sa mort et son récit de déportation, publié en 2004, par les éditions BGA Permezel sous le titre "La misère aux yeux de fou", il est l’auteur de deux romans et d’une dizaine de nouvelles, la plupart inédits. Une de ces nouvelles, "Le tambour-major", fût écrite en 1941 à Vaulx-en-Velin.

Daniel Contamin



Toutes les infos, et toutes les toiles sur
http://www.renebaumer.free.fr



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