18 mars à 20h30

Joëlle Léandre / Avishai Cohen

festival A Vaulx Jazz - soirée le sexe de la contrebasse


les diaboliques

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  • Joelle Léandre (b)
  • Irene Schweizer (p),
  • Maggie NicoIs (vc)

Des cordes vocales, des cordes pincées, frappées ou caressées… Voilà à quoi ces Diaboliques pourraient se résumer. Piano, voix et contrebasse, trois femmes, trois musiciennes exceptionnelles passent ici avec un brio spectaculaire de l’évocation d’un Kurt Weil déjànté à Schoenberg, de Broadway au gospel, d'un folklore un peu fêlé à un thème façon Tin Pan Alley en passant par Cecil Taylor, le free ou les valses viennoises. Le répertoire des Diaboliques impressionne par son éclectisme érudit tout comme leur spectacle iconoclaste peut décoiffer par son audace. Ceux qui connaissent déjà la contrebassiste Joëlle Léandre savent comme elle « joue » quand elle joue, avec Steve Lacy par exemple… Mais ils ne sont pas au bout de leur surprise en (re)découvrant les vocalises improbables (est-ce de l’anglais, de l’allemand, de l’esperanto… ?) de la Britannique Maggie Nicols, dont l’équivalant masculin se situerait sans doute du côté de Phil Minton (remember A Vaulx Jazz 2005, avec 4 Walls), ou bien encore en appréciant le jeu libéré et savant de la pianiste Irène Schweizer (voir ses duos avec Han Bennink). Le miracle des Diaboliques tient dans cet équilibre constant entre rigueur musicale et improvisations explosives. Solide et maîtrisé, le spectacle offre des moments d'une rare beauté, des instants de pure émotion tout autant que d'humour et de folie (l’album « Live at Rhinefalls ». Intakt). En dignes survivantes de l’âge d’or du théâtre musical des 70’s, Les Diaboliques ne rechignent pas à faire de leurs concerts de véritables happenings. Elles s’amusent ainsi de leurs citations, de leurs dérapages comme de leurs échecs ou de leurs réussites. La musique des Diaboliques est excessive, luxuriante et volubile. Une telle entente a, en effet, quelque chose de démoniaque ! Ces dames-là ont bien dû passer quelque contrat avec le Diable, façon Robert Johnson, pour obtenir une telle liberté en contrepartie.

blog.allumesdujazz.com
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Joëlle Léandre, contrebassiste, improvisatrice et compositrice est une des figures importantes de l’improvisation libre.
Formée à la musique d’orchestre et à la musique contemporaine, elle joue plusieurs années au sein des ensembles Itinéraire, 2e2m ainsi que l’Intercontemporain de Pierre Boulez.
Outre la musique contemporaine, Léandre “la guérieuse paysanne du son” parcourt les routes et converse avec les grands noms du jazz et de l’improvisation, tels que Derek Bailey, Steve Lacy, Evan Parker, Irène Schweizer, Carlos Zingaro ou John Zorn.
On la retrouve ici aux côtés de Fred Frith, Lauren Newton, India Cooke, Akosh S, Barre Phillips, Daunik Lazro, Olivier Benoît, Simon Goubert, Lori Freedman, Jean-Luc Cappozzo, Georges Lewis, Anthony Braxton, Jean-Claude Jones, Steve Horenstein, Daniel Sarid, Assif Tsahar, Ariel Shibolet, Albert Beger, Haggai Fertshman et Sameer Makhoul, compositeur et joueur de oud palestinien.
Léandre, corps impétueux planté comme un arbre dans la tempête, est une lutte. La contrebasse, instrument le plus grave qu’il soit, est sa vie. Léandre, voix incandescente et incantatoire, est un chant du feu.
Citizen jazz 2008




 

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