29 avril à 19h30
30 avril à 19h30

une sale histoire

théâtre - Scarface Ensemble

Fedor Dostoïevski


Scarface Ensemble

histoire de la compagnie

Depuis sa création en 1979, la Compagnie Scarface Ensemble tente le rapprochement entre texte et musique, entre théâtre et musique. Partie de premières expériences revendiquant le terme de «théâtre musical», sans hésiter à y introduire le chant, elle a progressivement glissé vers une relation plus dialogique et donc épique entre les deux domaines dans des modalités variables à l’intérieur d’un même spectacle. Très vite, elle s’est intéressée aux questions de spatialisation sonore comme dispositif d’intégration ou non des spectateurs. Mais aussi aux problèmes d’interactivité entre l’instrumentiste et l’acteur. Qui mène la danse ? Le musicien ou l’ingénieur du son ou bien le texte porté par l’acteur comme signal d’envoi ? Est-t-il possible d’organiser l’action différemment, avec une réelle interaction? Comment profiter de la dynamique très particulière de l’acteur pour l’amener à cette liberté que pourrait être son geste comme étant inscrit dans le spectacle en tant que partition ?  Et sortir par là-même du sentiment d’instrumentalisation qui pouvait être le sien lorsque la convention choisissait de prendre comme repère une phrase musicale ou un son pour reprendre la parole ou entrer en scène  ou toute autre action.
Dorénavant, il serait lui même le déclencheur d’un certain nombre d’événements, se réappropriant le temps théâtral et n’étant plus contraint d’obéir aux ordres d’un régisseur ou d’un musicien mais dans une sorte de conversation avec lui. Il ne s’agit pas bien sûr d’idéaliser l’outil mais de l’expérimenter avec sérieux et légèreté.
Ces questions, nous nous les posons depuis quelques temps avec Cyril Alata. J’en suis arrivée, avec ce nouveau projet, issu du travail préalable sur Gorki, à envisager l’expérimentation d’outils numériques. Cette décision détermine, pour la Compagnie, une autre organisation du temps de réflexion et de préparation, d’où l’élaboration d’un projet en trois phases. La décision de sortir, pour la phase 2 du travail, de lieux traditionnels de représentations,
rejoint des expériences nombreuses menées par la Compagnie sur l’utilisation de lieux réels au théâtre. 
La collaboration est d’emblée située dans un réel dialogue entre outils, espace, significations et sons.  D’autres réflexions menées à l’intérieur des spectacles corroborent cette orientation, elles concernent la mise en jeu de la scène en tant que fabrique de fiction et concernent alors autant l’image que le son. Elles maintiennent le questionnement ouvert sur le rapport à l’illusion théâtrale, jeu ou réalité ? Etre ou ne pas être dupes ? Où est la question ?
Depuis l’hiver 2004, Elizabeth Marie et Cyril Alata travaillent sur les liens entre théâtre et création audiovisuelle en tant que miroir du monde, au sein de la Cie Scarface Ensemble. Ils réalisent deux spectacles à partir des textes d’ Abdelatif Laâbi et d’ Armando Llamas dans le cadre d’une formation pour étudiants éducateurs spécialisés. Mais surtout "Vassa Geleznova" à partir de Maxime Gorki, créé à Strasbourg en octobre 2004, inspiré pour les traitements de l’image, du son et de la scénographie, des réflexions à l’origine de l’esthétique constructiviste. Il s’agit, dans le projet à partir d’écrits de Dostoïevski, de prolonger cette recherche commune, en libérant les interprètes d’un espace statique en développant les possibilités et outils de dialogue entre musicien, acteur et régisseur-informaticien.  Par ailleurs, depuis une dizaine d’années, Vincent Rioux et Cyril Alata échangent nombre de réflexions sur les questions techniques et artistiques liées à la création sonore. Tandis que l’un entame une recherche liée à l’acoustique et l’informatique musicale et entre en collaboration avec l’IRCAM et Confluences, l’autre accomplit quatre ans d’études en composition électroacoustique et initie une recherche artistique personnelle, autant pratique que théorique, sur les liens entre musique et théâtre, dans une relation professionnelle avec le milieu du spectacle vivant. Ces conversations se concrétiseront lors de performances de musique électronique improvisée au cours d’expositions et de divers événements.

Elisabeth Marie.
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