" Positivement vôtre " met en jeu l’Entreprise, comme métaphore de la Société, dans ce qu’elle a de plus déshumanisant. " Lui " est un cadre ambitieux, il vient d’obtenir une promotion et pour cela doit licencier trente personnes dans la journée. " Il " et " Elle " arrivent, ils sont " abymés " à tel point que l’homme est devenu transparent et en a perdu le langage… La contamination par cet " abyme " va se poursuivre sous les yeux des spectateurs. La confrontation des trois personnages provoque le rire, un rire qui naît du grave, nous avertit l’auteur.

" Le théâtre de Jean-Yves Picq creuse le silence afin de ne pas nous laisser sans langue face à la confiscation du monde. Il a très tôt dénoncé les méfaits de cette économie sans pensée qui n’est que pillage et aboutit à la montée d’une idéologie unique et mortifère. Le rapport au monde, c’est ce qui le pousse à écrire, au sens le plus charnel qui soit. Pour lui la pensée est d’abord sensuelle et s’exprime dans une langue où la pulsion, les sonorités et les rythmes offrent une matière à jeu formidable, jubilatoire, pour qui s’empare de la partition offerte par son écriture." Laurence Cazaux