Poème théâtral

Le terme "poème théâtral" est né pendant les trois années consacrées à la création de August ! August ! (jeu de rêve sur la vie et l’œuvre d’August Strindberg).
Ici en sont énoncés quelques principes, qui bien sûr n’existent que pour être un jour joyeusement transgressés : Le poème théâtral s’attachera d’abord à utiliser comme matériau textuel des œuvres littéraires qui, tout en entretenant un lien privilégié avec le théâtre, lui sont périphériques. Ces textes ne sont pas des œuvres dramatiques classiquement bien construites, ils frôlent le théâtre par la marge, par la lisière, ils flirtent avec lui tout en gardant la liberté de s’en échapper pour devenir essai, narration, poésie, chanson, digression d’une écriture de la pensée, libre invention scénique…
Pour leur validité scénique nous acceptons avec joie leurs béances, nous les creusons plutôt. Ces creux et crêtes sont les espaces dans lesquels une équipe artistique concentrée sur la construction du poème théâtral pourra tout à loisir librement s’engouffrer pour inventer aux mots leur juste complétude scénique.
A ces textes portés par les acteurs, fabriquant une machine rêveuse qui privilégie l’humain, l’équipe artistique de Fenil Hirsute confronte en correspondance poétique des films super 8 ou 16, des sons, des chants, de la lumière.
L’ensemble, très loin d’un grand bazar multimédia, cherche la profondeur de l’épure poétique, invente un minimalisme baroque.

Bien que réalisé par une partie de l’équipe artistique de PN de DT (créé en mars 05 au Théâtre les Ateliers et tourné la saison 05/06), One Warm Saturday Live ! n’en est pas un extrait. Il poursuit l’exploration de l’univers poétique de cet auteur en faisant appel à d’autres textes, et invente d’autres formes.
Spectacle relativement court (55mn), il est une forme techniquement légère et musicale.

Le point de départ de ce nouveau spectacle est la mise en musique et en jeu de plusieurs poèmes de Dylan Thomas, et de leur commentaire :
Un faux concert (par le groupe imaginaire One Warm Saturday) et une pseudo conférence.
Il se construit aussi à partir d’extraits de la nouvelle One Warm Saturday / Un beau samedi.
Ce texte, écrit par Dylan Thomas à l’âge de 24 ans, a été publié dans son livre Portrait de l’Artiste en jeune chien (celui de ses livres qui de son vivant a eu beaucoup de succès, sans doute parce que les nouvelles qu’il contient sont beaucoup moins noires, beaucoup moins hantées par la mort que la plupart de ses autres œuvres). Portrait de l’artiste en jeune chien fait appel à de nombreux souvenirs d’enfance au pays de Galles.
Un beau samedi raconte la première histoire d’amour d’un tout jeune homme, un samedi après midi et soirée dans une petite station balnéaire.