| | | création théâtre | | farce(s) | | Raphaël Simonet - théâtre du lac | | Intentions de mise-en-scène | | Les thèmes mis en jeu dans "les Farce(s)" À Madagascar, le fait davoir faim, de monter une combine pour dérober quelque chose à manger est une situation tout à fait banale, qui se renouvelle chaque jour, pour beaucoup de gens. En France, cette même situation tend à se développer. A Madagascar, à la Réunion, le sacré ancestral et la religion sont omniprésents. En France, ils sont en perte de vitesse. Mais, partout les prêtres peuvent avoir de forts désirs sexuels. Entuber quelquun semble universel. Se faire entuber nous arrive à tous. Les conflits, les jalousies, les tromperies, les rivalités entre hommes et femmes semblent universelles. Être contraint de se faire mettre cocu par son "supérieur" est désagréable
Faire cocu son "supérieur" peut être très jouissif. Coucher avec quelquun par nécessité se produit partout. En France, on peut se faire agresser. À Madagascar, se faire battre, prendre des coups est tout à fait possible, surtout si lon est presque un esclave. Les thèmes développés, les situations mises en jeux dans " les Farce (s) ", sont plus ou moins actuels, brûlants, selon les endroits, les milieux sociaux
Le projet se situe dans ces écarts, ces allées et venues entre ailleurs et ici, aujourdhui et jadis ; pour faire entendre, interroger, des résonances, des échos. | | Lhumiliation, la dignité sont universelles. © Jérôme Bosch
| | Je rêve dun théâtre Où les viscères ont la parole : ventre, sexe, cerveau, sans plus de hiérarchie Où lon voit, sans ménagement, la violence des désirs humains dans ce quils ont délémentaire Je rêve dune tragi-comédie de lespèce Où se creuse labsurdité de lêtre humain, drôle de créature, qui sacharne à occuper lespace terrestre Je rêve dun théâtre de plein air, dun théâtre de plein vent Où les corps exultent Je rêve dun théâtre régressif Où lon ne boude pas son propre plaisir, cest à dire sale. Je rêve dun théâtre griffu Outil de plaisir et de révolte Je rêve dun théâtre brut | Luvre de Jérôme BOSCH, foisonnement exhibitionniste de créatures spirituelles, aberrantes, perverses et polymorphes, en un mot : humaines. En cette fin de moyen âge, linculture, lempirisme le plus puéril, les brutalités physiques et verbales appartenaient au lot ordinaire des échanges sociaux. Pour mesurer lampleur de cette assertion il suffit détablir une simple projection, pourtant vertigineuse, avec léquilibre si fragile de nos sociétés contemporaines. Thibaud Moinard | | Musique Essentielle, elle préexiste au théâtre. Cest elle qui provoque lattroupement, rassemble les énergies, convoque le silence, le vide propice à lécoute. Et, toujours " les Farce (s) " se terminent en chansons. La musique se trouve dabord dans les rythmes, et les sonorités des mots. On lentend dans les respirations des corps, le bruissement des mouvements. Elle compose et structure les actions. Elle est notre souffle, notre architecture. Dans notre scénographie rudimentaire. Bruitages, intermèdes, musiques intérieures, silences, chants, jeux vocaux, transes, évocations, ponctuations, contrepoints, impulsions, arrières plans, premiers plans, mélodies, pulsations
creusent la profondeur de champ, élargissent les oreilles, multiplient les niveaux de perceptions, ouvrent dautres points de vues, dautres sens
Travail des comédiens et travail des musiciens sont intimement associés. Les fonctions de chacun sont glissantes : les musiciens peuvent jouer la comédie, les acteurs sont musicaux. Instrument ou son deviennent personnages. Le gag est bruyant, une trompette articule une réplique, des pets constituent un dialogue ricochant sur les planches. | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |