De la Buleria au Cante Jondo, en passant par le théâtre et le poème, le spectacle commence comme une fête gitane traditionnelle avec musique, chant et danse, dans lesprit du flamenco.
Puis la trame du texte amène tous les participants à questionner le fait dêtre gitan aujourdhui, dans le sud de la France, de parler français - avec laccent du midi pour communiquer avec les "gadje" et landalou entre soi pour marquer la distance. C'est en sentant chez mes partenaires gitans le désir de se définir autrement que j'ai fait le choix délicat qui consiste à parler à leur place. Mais n'est-ce pas là le rôle assigné à tout auteur ? J'ai essayé d'être à l'écoute de ce qu'ils avaient du mal à exprimer aujourd'hui. "Nous manquons de mots" m'ont-ils dit.
Doù ces vers instinctifs et cette prose que jespère à leur image, légère, simple et pudique comme une musique supplémentaire qui prépare le chant à venir
Jai tenté de dire leur malaise, leur humour, leur peur, leur façon dêtre, leur désarroi devant les choses ( la politique par exemple) qui sont à première vue étrangères.
Le projet à long terme est de les épauler pour la création dune troupe gitane : que naissent parmi eux des acteurs, des peintres, des techniciens, des administrateurs ; et des compositeurs sachant lire et écrire la musique. *En mêlant le social à lartistique, jessaye de réinventer à ma façon une certaine idée de "mission de service public "