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création théâtre compagnie Latitude
a iurnata e nu muorzo
La journée est une bouchée
Bruno Boëglin, Marie-Paule Laval
mai
mercredi 05
> 19h30
jeudi 06
> 19h30
vendredi 07
> 20h30
durée : 1h15


Aujourd'hui l'actualité est de notre côté : Erri de Luca vient de publier MONTEDIDIO et LE CONTRAIRE DE UN, tous les deux édités chez Gallimard.

Le spectacle est comme MONTEDIDIO : il parle de l'enfance d'un jeune napolitain à la fin de la dernière guerre mondiale.


Et ce sont ses émotions, ses sentiments et ses impressions qu'il consigne dans un cahier dont les feuilles tournent toujours plus vite, tirées qu'elles sont par les pieds de la partie écrite –
"…. Aujourd'hui, j'écris ces premières notes pour tenir (le) compte des nouvelles journées . Je ne vais plus à l'école. Je viens d'avoir treize ans et mon père m'a mis à travailler. C'est juste, c'est le moment."


Le lieu d'abord. La ville de Naples. "C'est une ville de sang comme Jérusalem." "Oui, oui, on est obsédé par le sang, les gens le mettent sur leurs blasphèmes, dans leurs insultes, ils le mangent même cuit et puis vont le vénérer dans les églises. Les femmes surtout prononcent fréquemment ce mot, le sang.

La famille ensuite - "Nous (le père, la mère et l'enfant) restions silencieux, sérés les uns contre les autres, ça a duré jusqu'à l'année dernière, l'année dernière j'étais encore un enfant."


Le premier émoi sentimental et physique enfin - "Elle prend ma tête entre ses mains, l'appuie cotre sa poitrine, et sans le gonflement de sa chair qui dépasse je sens sa respiration, puis le battement dur de son cœur : on disait quelqu'un qui frappe et j'ai envie de répondre : "Entrez !" {…] "Puis Maria ne regarde plus sa main, elle me regarde moi qui le regarde, et tout doucement un sourire lui vient, et quand je vois, je sens des coups au fond de mon intestin, une toux dans ma chair, un tir de boomerang qui s'est échappé de ma main et qui me ride."
"Toi tu es mon fiancé, ma famille, si on nous expulse, je m'enfuis et je viens chez toi." "Etre fiancés donne des pensées culottées."

Les premières impressions : "La neige ne nettoie pas, elle recouvre, laisse tout pareil, mais elle ne balaie rien."


"Le soir, il allume une bougie. Il la pose sur une chaise, il dit qu'il faut qu'elle soit basse car la lumière peut monter. Il dit aussi que la bougie éclaire l'obscurité, elle la chasse pas. Au feu de la messe, le verre de vin s'allume, l'huile brille, le pain sent le feu et se met à sentir bon." Mais "Papa et maman n'aiment pas les bougies, on s'en servait pendant la guerre."

"Le Père voit tout Marie", lui dis–je "Oui, il voit tout, mais si c'est pas moi qui pense à arranger les choses, il reste à regarder le spectacle."


"[…] Tous les deux ( Maria et lui), sur le toit le plus haut du quartier, nous sommes les sentinelles de la ville. Assis l'un près de l'autre, par terre, contre le parquet, à l'abri de la couverture, nous passons le temps, compères du vent qui se moque des fils vides des étendoirs et des antennes de télévision. Il siffle au dessus de nous, trouve notre abri et nous donne une boussole, pour qu'on se serre encore plus fort.


Le premier émoi existentiel. - "Je suis là moi. Je suis bien là moi." [….] "Je me pose la question : je ne pouvais pas m'en apercevoir tout seul que j'existais ? Il me semble que non. Il semble que ce doit être quelqu'un d'autre qui le signale."

La conscience de classe - "[….] les enfants pauvres allaient à l'école les cheveux rasés, comme des melons, à cause des poux, les autres enfants restaient bien coiffés."
"Je suis plus vieux que lui (oncle Toto) qui s'est arrêté avant ses dix ans, juste la veille. Il n'a pas été à l'école, c'est pour cela que mon père tient beaucoup à l'instruction, pour ne pas me voir forcé de vivre dans la rue."


Textes

Erri de luca
et
Giuseppe Montesano

adaptation et
mise en scène

Marie-Paule laval et Bruno Boëglin

décor

Christian Fenouillat,

costumes

Catherine Laval,

lumière et régie

Nicolas Bats,

assistante à la mise en scène, accessoiriste

Marie Guillon-le-Masne

avec

Bruno Boëglin,
Loïc Broullier,
Valérie Galland,
Gabriel Laval,
Marie-Paule Laval,
Romain Laval,
Alain Peillon, Mikotaj Popik

Tarifs
en euros
plein
13,00
réduit
10,00
spécial
7,00
scolaires
5,00
Co-réalisation
latitude / Institut Culturel Italien de Lyon / Ecole normale Supérieure / Théâtre Antoine Vitez, Aix-en-Provence / Comédie de Valence, centre dramatique national Drôme-Ardèche

Remerciements à
la Cie du Premier Acte / Action Studio / Les Subsistances / Lézard Dramatique / Joëlle Sevilla / Michel Wiss (Scenetec) / Claude Tabouret / Philippe Cachia / Sarkis Tcheumeldjian / Bernard Aujogue

L'Association latitude est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Rhône-Alpes