La voix humaniste de l'Orient
Elle garde de sa jeunesse marocaine une allure impériale et désinvolte, l'alliance ambiguë de la pudeur et de la provocation.
Naissance à Marrakech, adolescence française, éducation suisse
Les contraires sassemblent autour dune jeune fille passionnée de littérature, de théâtre et de musique. Elle hante bientôt Paris, ses facultés, fréquente les cours dAntoine Vitez et les auditions du Petit Conservatoire de Mireille. Rebaptisée Sapho, du nom de la poétesse grecque, elle construit, depuis le métissage de son éducation, un projet de femme et dartiste cosmopolite, universelle et humaniste. Dans la frénésie des années quatre-vingt, elle est journaliste à New York, enregistre à Londres, chante en France, aux Etats-Unis ou au Japon, publie son premier roman et compose un recueil de dessins. Rockeuse âpre et sensuelle, elle cultive une étrangeté savante : visage de porcelaine, lèvres noires comme lencre, couronne de cheveux
dressés en épines. Mais la culture judéo-arabe et la civilisation méditerranéenne de son enfance la rejoignent. Elle chante dès 1986 les mélopées égyptiennes dOum Kalsoum. Sa musique puise dès lors aux sources traditionnelles arabo-andalouses ou maghrébines quelle confronte à la modernité de son écriture. Son engagement pour la paix israélo-palestinienne, par sa présence à Gaza ou à Jérusalem, tient désormais une place centrale dans son parcours.