| Retour... Intentions de mise en scène Hélène voyage en taxi dans un pays ravagé par la guerre ; le spectacle s'écrit au fil des paysages qui défilent, au fur et à mesure des étapes de son périple. C'est le comble de la mise en scène. Le théâtre fait son cinéma ! Je me sens envahie, saturée, absorbée jusqu'à l'écoeurement par les images télévisuelles de la guerre, de la douleur des autres. Au théâtre, les images me semblent suspectes, c'est le texte qui m'intéresse et de plus en plus la voix des acteurs. Face à la déferlante visuelle, il s'agit de s'enfermer avec vous dans un théâtre pour vivre avec elle une expérience sensible, parfois drôle, absurde, à la recherche d'un bijou en plastique. Ce n'est donc pas caméra au poing que nous irons ensemble à la recherche du collier perdu, mais nous la suivrons jusqu'à entrer avec elle dans ce monde étranger, à s'approcher avec elle de ceux et celles qui peuplent la ville. Il s'agit alors d'inventer une ville et d'y plonger ensemble, d'en faire résonner les voix, d'en révéler les visages, et non d'en rapporter l'état des ruines.
aller du plan large, un peu flou, au plan serré sur ceux qui portent en eux les traces de la guerre, les plaies qu'ils cachent au fond du coeur, souvent invisibles, toujours indélébiles ... L'univers dans lequel j'imagine Hélène est d'abord sonore : pas de décor mais des acteurs interprétant une partition parlée-chantée quelques ferrailles et tâches de rouille comme accessoires un travail sur la présence/absence du corps des acteurs. Une recherche sur les traces de réalité et leur place au théâtre, leur rapport à la poésie. | |