NOVEMBRE
offert aux abonnés Ce chantier de paroles est la préfiguration d’un spectacle d’Anna Nozati qui sera présenté dans sa forme définitive,la saison prochaine au centre culturel Charlie Chaplin
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"Lunas de Sangre", un chantier
Le projet de "Lunas de Sangre" peut être considéré comme un chantier, avec ses étapes de création où doivent évoluer la construction du texte comme support théâtralisé de la voix, le travail du son et de la rumeur citadine, la dimension musicale et chorégraphique. Ce travail d’élaboration en étape signifie que le dispositif du spectacle évoluera lui aussi en, au moins, trois étapes au sein de résidences successives.
"Lunas de Sangre…café"
C’est de la rencontre avec Anna Nozati (directrice artistique de Mezzo Vox) et de sa proposition que je mette en scène son spectacle de théâtre musical Lunas de Sangre qu’est né le projet : Lunas de Sangre - café. En effet, ce projet, de par ses préoccupations, fait entièrement écho aux centres d’intérêts qui sont les miens : comment parler d’Histoire, de faits qui nous constituent (quelquefois à notre insu) de façon théâtrale. Quels sont les mots pour le dire ? En l’occurrence ici, ce seront les mots des chants. Il devenait alors une évidence, étant en résidence à Vaulx-en-Velin, de permettre une rencontre et un partage de paroles (et de musiques) avec les exilés espagnols et/ou leurs enfants venus après la chute de la République Espagnole. Et s’attarder sur les mots qui restent. Lunas de Sangre - café, c’est donc, pendant une soirée, une "bodega" installée au Centre Culturel Charlie Chaplin, où se mêleront musiques, textes littéraires de l’époque d’avant le franquisme et histoires de ces gens qui sont partis...
"Lunas de Sangre", un projet qui naît d’une nécessité
Un projet qui naît d’une nécessité, d’une passion artistique et de rencontres. La dureté et la complexité de la guerre civile ont laissé des plaies ouvertes et peu de témoignages directs. Il semblait donc urgent de cueillir une parole de personnes ayant fui ce régime ; ne serait-ce que par le risque de voir ces témoignages disparaître. En effet, c’est l’urgence du travail de mémoire qui est là. La mémoire non comme nostalgie du passé mais comme éclairage du présent. Plus que jamais, ce travail de mémoire est nécessaire dans la lutte contre l’effondrement de la conscience civique, politique ou collective. La compagnie Mezzo Vox a précisément pour objectif de travailler sur la mémoire à travers les répertoires vocaux oubliés. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est penchée sur cette période magnifique et méconnue propre à l’Espagne. Du début du siècle à la guerre civile, l’Espagne connut un foisonnement artistique des plus surprenants. Des artistes aux personnalités des plus attachantes impulsèrent une véritable créativité donnant naissance à un mélange des pratiques artistiques (littérature, poésie, musique, chant). Ce bouillonnement n’est pas dissociable du contexte politique de l’époque où la montée du fascisme et la guerre civile sous-tendent cette énergie à la fois esthétique et sociale ; réel engagement politique pour beaucoup de ses représentants. Le plus célèbre d’entre eux étant Federico Garcia Lorca dont l’assassinat signe la fin de l’espoir républicain et la fin de la créativité artistique. Créativité qui sera durablement étouffée par la chape de plomb du franquisme. A travers l’histoire de l’humanité nous pouvons constater que la mémoire nourrit l’art et réciproquement. Plus particulièrement peut-être à travers la musique et les chants (ces derniers furent une nourriture politique et affective pendant la guerre civile espagnole).
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et chant
Anna Nozati
Mise en scène
Claire Truche
Costumière et installation du café
Angelina Herrerero
Avec Piano
Philippe Verga
Comédiens
Joséphine Caraballo
Philippe Vincenot
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