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SEPTEMBRE
OCTOBRE
| | © Jean-loup Bertheau Avec sa dernière création Sonnez avant d'entrer, le chorégraphe lyonnais Stanislaw Wisniewski s'interroge sur le sens de la famille et les histoires portées par chacun de ses membres. Tout part d'une photo, celle d'une famille idéale qui donne l'impression d'une cohésion, d'un bonheur, d'une vie où chacun est bien dans son rôle, notamment le patriarche. Cette photo recréée par les danseurs va sans cesse bouger, se modifier pour donner tout son sens à la composition chorégraphique et à l'évolution des personnages. À la manière d'un écrivain, Stanislaw Wisniewski situe la pièce en Union Soviétique, dans les années 30, période de répression où l'éducation stalinienne pouvait transformer chaque citoyen en flic, créant ainsi un climat de suspicion et de frayeur permanent à l'intérieur même des familles. Le lieu scénique est celui d'une maison instaurant un jeu entre le dedans et le dehors, avec l'oppression externe qui altère les relations familiales. Comme il aime le faire pour chacune de ses pièces, le chorégraphe a ainsi posé son travail très clairement dans le temps et l'histoire. C'est dans cet ancrage, utilisé finalement comme un prétexte, qu'apparaissent ses véritables interrogations sur le sens de la famille d'une manière générale, mais aussi dans son propre parcours : qu'est-ce qu'une famille idéale ? une vie de famille ratée ou réussie ? quelle est la place du père, de la mère ? comment l'enfant construit-il son histoire ? qu'en est-il des doutes amoureux ? De quoi les liens du groupe sont-ils faits ? Les questionnements se font aussi sur la famille que représente une compagnie de danse, avec la position centrale du chorégraphe et des situations qui peuvent être similaires. À l'inverse de ses précédentes créations, la danse est moins complexe et moins volubile. Chaque mouvement doit être juste et précis afin de transmettre l'univers de l'intime, de l'intériorité, un univers jusqu'ici jamais abordé par le chorégraphe. L'atmosphère du spectacle s'inscrit dans la distance, l'abîme construit entre les individus. Le chorégraphe nous montre la vie d'une famille, une histoire humaine en train de se jouer et crée ainsi une pièce humaniste qui rejette le travail purement esthétique de la danse. La photo initiale se décompose, avec des lâchés de corps, puis se recompose au rythme de la vie de chacun. La chorégraphie joue sur le rapport groupe et individu, à tel point que la cohésion, la logique de groupe perdent souvent leur sens, comme la famille idéale peut aussi perdre son sens. Dans ces espaces, le sentiment de solitude devient alors très fort, avec des corps qui parfois semblent irréels. Les personnages se rencontrent, se touchent, sans le vouloir vraiment. Ils sont comme dédoublés par leur âme, survivants, maintenus en vie par une foule d'émotions retenues en permanence. Mais il arrive aussi que les corps se soutiennent, s'entraident, des corps qui par moments aiment s'allonger sur le sol, comme pour s'isoler du groupe resté debout. Dans la danse, on remarque l'utilisation des bras pour que les corps se retirent et se cachent mais aussi pour chercher leur véritable place. La scénographie s'inspire d'un courant artistique de l'époque, le constructivisme, avec une rigueur dans la géométrie de l'espace qui enserre l'individu dans un rouage inextricable. La musique de Chostakovitch est retravaillée avec des instruments à vents et la bande-son électroacoustique nous plonge dans des bruits de voisinage, comme si l'on entendait derrière les murs d'une maison, les bruits d'une famille, la nôtre peut-être... | | Chorégraphie Stanislaw Wisniewski Musique originale Dimitri Chostakovitch Orchestration Adaptation et | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Sonnez avant dentrer Co-production Centre Charlie Chaplin - Vaulx en Velin avec le soutient de la région Rhône-Alpes, la DRAC Rhône-Alpes, lADAMI et la Spedidam. Co-réalisation Ensemble Agora. Ce spectacle à reçu une aide à la composition de la DRAC Rhône-Alpes pour loeuvre de Frédéric Patar. La compagnie Stanislaw Wisniewski en résidence au Centre Culturel Charlie Chaplin est en convention avec la ville de Vaulx-en-Velin, et subvenntionnée par la DRAC Rhône-Alpes, aide aux compagnies, le soutien de la Région Rhône-Alpes et l ADAMI. Le Centre Culturel Charlie Chaplin qui fait partie du réseau des scènes Rhône-Alpes est subventionné par la ville de Vaulx en Velin, la région Rhône-Alpes, le département du Rhône, la DRAC Rhône-Alpes. |