| Strindberg et Adamov August Strindberg (18491912), auteur suédois : À laube du XXème siècle, August Strindberg délimite un espace nouveau pour la forme dramatique et la baptise Théâtre Intime . (Il initie) une dramaturgie de la subjectivité (
) où lintime et le cosmique , le moi et le monde sont mis en tension. (J.P. Sarrazac) Arthur Adamov (1908-1970), auteur dramatique français dorigine russe : toute son uvre dramatique entretient un rapport complexe et riche à celle de Strindberg. A notamment publié en 1955 un essai sur lauteur suédois. A propos du Théâtre Intime de Strindberg " En 1907, Strindberg, aidé par lacteur-metteur en scène August Falck, ouvre à Stockholm son théâtre Intime. Lécrivain a cinquante-huit ans ; il vit seul (Harriet Bosse, sa troisième et " première " épouse sest remariée avec un jeune acteur) et porte déjà en lui ce cancer à lestomac dont il mourra cinq ans plus tard. Les nombreuses pièces, dont Le Songe, quil a écrites depuis son retour en Suède (1897) et qui nont pas trouvé preneur, vont pouvoir être créées. Son propre théâtre, son Théâtre Intime : une (
) troupe entièrement dévouée à son uvre dramatique et à sa conception du théâtre. Un lieu, où ce solitaire va enfin se repeupler. De fantômes, il va sans dire. " Jean-Pierre Sarrazac in Théâtres du moi, théâtres du monde, Editions Médianes coll. Villégiatures Mêler le visible et linvisible " Adamov disait que le vrai, le grand théâtre, était celui qui arrivait à mêler la vie dun homme concret avec dautres hommes concrets, mais aussi à mêler la vie de ces hommes concrets à leurs fantômes. Mêler le visible et linvisible. " Jean-Pierre Sarrazac, op.cit. Adamov devant Strindberg Pour sinspirer dun autre, encore faut-il ressentir ce que cet autre a ressenti A. Adamov " Le lien qui, tout au long de son itinéraire décrivain, depuis la découverte du Songe, dans la mise en scène dArtaud jusquà Si lété revenait, sa pièce ultime, unit Adamov au fantôme de Strindberg, nadmet pas de recul ou de prise de distance. Il est de lordre de la sympathie, voire de lempathie, et se trouve parfaitement évoqué par ces lignes de Roger Planchon à la mort dAdamov : Adamov (
) sinstallait juste à côté des grandes ombres et, vibrant avec elles, il savait très simplement nous faire partager leurs démarches . " Jean-Pierre Sarrazac, op.cit. Fenil Hirsute |